Résumé
La schistosomiase ou bilharziose, est une maladie chronique débilitante causée par le schistosome un vers parasitaire. Cette maladie affecte à la fois les hommes et les animaux. Elle a affecté environ 249 millions de personnes dans le monde en 2012, dont 93% des cas se retrouvent en Afrique Sub-Saharienne (WHO). Le cycle de transmission de la maladie est très complexe et intègre plusieurs facteurs dont : le milieu (points d’eau), l’hôtes intermédiaires (escargots) et hôte final (homme et/ou animal). La complexité du cyle est encore plus exacerbée par les facteurs environnementaux, climatiques et socio-économiques non maitrisés et changeants qui engendre de nombreux défis pour son contrôle (cf. schéma explicatif). Dans cette perspective il apparaît fondamentale de comprendre la dynamique hydrologique et parasitologique du cycle de transmission de la maladie à travers des modèles mathématiques, pour la mise en place et le suivie des programmes efficaces de contrôle de la maladie au niveau national, régional et local. Dans le présent projet de recherche, la dynamique de la maladie au Burkina Faso sera traitée à travers des thèses de doctorats (EPFL et 2iE). Les données (hydrologiques, parasitologues et sociaux) pour cette étude sont collectées depuis Mars 2014 dans les principales zones climatiques du pays Tougou(Nord,Sahel), Lioulgou(Centre-Est,Soudano-sahelien), Panamasso(Ouest, Soudanien) et Tambarga ( Sud-Est, Soudano-Sahelienne).
Introduction et contexte : la schistosomiase et le Burkina Faso
La dynamique de transmission de la schistosomiase est déterminée par le cycle de vie complexe du vers parasitaire (Schistosome) responsable de la maladie (illustré et décrit dans la figure ci-dessous). La dépendance à un escargot aquatique comme hôte intermédiaire et le mode d’infection par pénétration sous cutanée dans l’eau en plus des facteurs environnementaux et climatiques – qui conditionnent la présence en quantité et en qualité d’eau nécessaire à l’écologie de l’escargot comme du parasite – et les caractéristiques sociaux-économiques des population affectés – qui détermine la durée, la fréquence et la localisation de contactes (contamination/exposition) avec l’eau – et la persistance de la maladie dans un zone précise( village, région ou pays). La situation de la maladie au Burkina Faso est un cas emblématique de l’interaction entre facteurs environnementaux, climatiques et sociaux-économiques à la racine de la persistance de la maladie dans la population de nos jours. En effet la schistosomiase a été enregistrée au Burkina Faso dès les premiers recensements nationaux dans les années 50 avec une prévalence moyenne de 60%. Des efforts de control intenses ont été déployés entre 2004 et 2008 sous forme de distribution de cachets déparasitant ce qui a permis une réduction significative des taux de prévalence dans les villes/villages traités. Malgré ces succès initiaux une résurgence de la maladie a été observée récemment du au caractère ponctuel du traitement de déparasitage qui ne protège pas contre la réinfection. En 2013 plus de 2 millions de personnes ont été estimé en besoin de traitement préventif contre la schistosomiase au Burkina Faso.
Méthodologie
Les caractéristiques du cycle de transmission requièrent la prise en compte des différentes dimensions disciplinaires qu’il regroupe. La méthodologie que nous visons à mettre en œuvre reflète cette observation en incluant trois facettes qui sont considérées nécessaires à la compréhension de la schistosomiase qui sont l’hydrologie, l’écologieet le sociale. En capitalisant sur le solide savoir-faire du laboratoire d’Ecohydrologie (ECHO) dans la modélisation de procédés écologiques de grands réseaux fluviaux et la propagation de maladies d’origine hydrique, l’objectif scientifique de cette recherche est de faire le lien entre paramètres climatiques et hydrologiques sur la transmission de la maladie par le biais du cycle de vie de l’hôte intermédiaire au niveau local au travers d’outils de modélisation (objectif 1). Ces résultats seront aussi intégrer et analyser sous un angle social afin de proposer des solutions adaptés à chaque site d’étude tout en tirant de ce processus participatif des informations clés à la compréhension de la maladie (objectif 2). Enfin les connaissances produites au niveau local seront généralisées au niveau national à travers une modélisation qui servira à terme d’outil d’aide à la décision pour la prédiction et le contrôle de la schistosomiase (objectif 3).
Publications relatives:
- A Theoretical Analysis of the Geography of Schistosomiasis in Burkina Faso Highlights the Roles of Human Mobility and Water Resources Development in Disease Transmission
- Hydrology and density feedbacks control the ecology of intermediate hosts of schistosomiasis across habitats in seasonal climates
Projets Master terminés
Effect of water contacts seasonality on Schistosomiasis transmission in rural sahelian area in Burkina Faso |
Rainfall forecasting in Burkina Faso. Using bayesian-wavelet neural networks |
Contact person(s) : PhD : F-J. Perez-Saez— N. Ceperley — Th.Mande— J-M. Fröhlich — Prof. A. Rinaldo